Pour le carnaval, je mets un masque et je danse – je fais l’effort de me costumer et de danser –mais, je ne suis jamais payé. J’enfile un masque et je danse avec, ainsi personne ne sait que c’est moi. Même quand je suis suspendu la tête en bas, ils ne savent pas non plus.

Le crapaud est une petite bête qui vit dans l’eau ; il vit dans les rivières et il est libre de vivre comme il l’entend. C’est la raison pour laquelle les gens le suivent quand il danse. Beaucoup de personnes dans le carnaval dansent en imitant les animaux – on danse comme des chevaux, des oiseaux, des lions et des crapauds. Ils font toutes sortes de bêtes ; car quand les gens portent le masque, ils sont libres de choisir l’animal qu’ils veulent être. Quand la musique commence, le crapaud danse, tout le monde danse.
Voici la chanson que nous chantons tout le temps : ♪♫ Krapo fè kòlè li mouri san bounda / Krapo pa gen bounda kijan l fè danse ♪♫. C’est la raison pour laquelle le déguisement de “Krapo” a un gros ventre, mais pas de derrière.
Je fais « Krapo » depuis seulement une année. C’est difficile dans la mesure où tu dois exécuter plusieurs mouvements, danser tout le temps en te balançant sur les bâtons tout en suivant ledéfilé. Je m’entraîne chaque semaine pendant longtemps avant le carnaval pour être bon assez dans ce que je fais. Nous sommes un groupe de performance. Les gens nous appellent dans la rue et nous offrent un peu d’argent pour que nous exécutions notre danse. Certains groupes ne réclament pas d’argent pendant que d’autres effraient les gens afin qu’ils donnent de l’argent, mais nous, nous exécutons notre numéro sur la demande des gens. Tout le monde veut nous voir et ils sont contents de payer. Mais maintenant les prix de toutes choses ont augmenté. Par conséquent, nous chantons une nouvelle petite chanson aussi que voici : ♫♪ Krapo pa danse pou de (2) goud ♫♪.
Quand je serai plus grand, je serai un « tigre » et je ferai peur à tout le monde. Mais en même temps si je vois que quelqu’un est en train de créer des ennuis ou en train de se battre dans le carnaval, je pourrai l’en dissuader.
In « KANAVAL: Vodou, Politics and Revolution on the Streets of Haiti », p.67. Photography
and Oral Histories by Leah Gordon. London: Soul Jazz Publishing, 2010.
Traduit de l’anglais par Wilson Décembre, Ph.D.
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